COMMUNIQUE DE PRESSE

Le Ministère des Finances a pris connaissance de l’article publié par La Gazette des Comores, commentant le rapport du FMI sur la deuxième revue de l’Accord au titre de la Facilité Élargie de Crédit (FEC) en faveur des Comores, paru le 15 juillet 2024. Le Ministère s’étonne du titre alarmant « Endettement Inquiétant » choisi par le journaliste pour résumer les conclusions de cette revue du Programme FEC entre l’Union des Comores et le FMI. Nous l’invitons à lire attentivement le rapport afin de comprendre que la dernière revue, effectuée par le FMI du 24 avril au 7 mai, a révélé des résultats positifs, tels qu’exprimés par le Conseil d’Administration du FMI réuni à Washington le 21 juin dernier :

« Les conditions économiques se sont améliorées depuis l’approbation du programme soutenu par la FEC. La croissance du PIB réel devrait continuer sur une trajectoire ascendante tout au long de la période du programme, tandis que l’inflation devrait continuer de baisser en 2024 et au-delà. Le solde primaire intérieur devrait s’améliorer grâce à une meilleure mobilisation des recettes intérieures. Le secteur externe est stable, et les réserves internationales devraient rester au-dessus de 7 mois de couverture des importations pendant toute la période du programme. »

À l’issue des délibérations, M. Kenji Okamura, Directeur général adjoint et président par intérim, a déclaré :

« Les autorités comoriennes ont fait preuve d’un engagement continu envers le programme de réformes soutenu par la FEC. La situation économique s’est améliorée depuis le début du programme… »

Les résultats de cette deuxième revue montrent que la performance du programme de réforme économique est globalement satisfaisante et que le gouvernement comorien est déterminé à poursuivre les réformes. Cette évaluation positive a conduit au décaissement immédiat de 3,56 millions de DTS (environ 4,68 millions de dollars) par décision unanime du Conseil d’Administration du FMI. Si la revue effectuée par le FMI n’avait pas été concluante, aucun décaissement n’aurait eu lieu.

Comme pour toute revue effectuée par le FMI, des points forts et des points faibles sont identifiés pour permettre des améliorations futures. Malheureusement, l’auteur de l’article s’est concentré sur un point faible, un retard de quelques jours dans le paiement de certaines échéances de la dette publique. Il est important de préciser que ce retard, dû à des problèmes de gestion de la trésorerie, ne constitue pas un non-paiement. Le FMI a mentionné ces retards afin de souligner la nécessité d’améliorer notre gestion de la trésorerie à l’avenir. Si ces retards avaient été aussi inquiétants et pénalisants que le suggère l’article, la revue n’aurait pas eu une conclusion positive et le FMI n’aurait pas procédé au décaissement des fonds.

Le Ministère des Finances invite les journalistes à lire les rapports techniques dans leur intégralité et à poser des questions aux personnes compétentes avant de publier des informations erronées.

Situation Réelle de la Dette Publique des Comores

Le Ministère des Finances souhaite également informer le public sur la situation réelle de la dette publique et la comparer avec les niveaux internationaux. L’Union des Comores est classée parmi les pays à capacité d’endettement « moyenne », avec un ratio dette/PIB de 28,95 % au 31 décembre 2023, bien en deçà du seuil indicatif maximum de 55 % fixé par le FMI. La dette comorienne reste donc viable, malgré des encours croissants en raison des crises successives (Cyclone Kenneth et COVID-19).

Comparativement, les taux d’endettement (ratio dette/PIB) sont de 60 % en Afrique de l’Est, de 55,2 % dans les pays de la CEDEAO en Afrique de l’Ouest, de 54 % au sein de la CEMAC en Afrique Centrale, et de 88,6 % en Europe.

Malgré un taux d’endettement relativement modéré, le gouvernement comorien s’est engagé à ne plus contracter de dettes non concessionnelles (sans période de grâce, à court terme, et à taux d’intérêt élevés).

Pour rappel, de 1995 à 1999, les Comores étaient en situation de cessation de paiement de sa dette extérieure. Pendant cinq ans le pays n’avait plus les capacités financières de pouvoir honorer le remboursement des échéances de sa dette extérieure. Ainsi tous les projets financés par les partenaires bi et multilatéraux avaient été suspendus.  Il a fallu attendre l’arrivée au pouvoir du Président Azali en 1999 pour que tous les arriérés de la dette extérieure soient remboursés. Et qu’enfin les projets de la Banque Mondiale, de la Chine, de la France, de l’Union européenne, de l’AFD….etc ont repris leurs activités avec les résultats connus par nous tous. Des salles de classes, des centres de santé, des routes ont été ainsi construites en moins de cinq ans. Ce qui a valu au Président Azali une mention spéciale de la Banque Mondiale pour ce geste salutaire de remboursement des arriérés de la dette qui a permis la relance des activités économiques du pays.  

Depuis l’avènement du Président Azali, la dette extérieure comorienne finance principalement le développement, notamment les infrastructures de soutien à la croissance (routes, infrastructures énergétiques, secteur touristique, hôpital El-Maarouf). Ces projets s’inscrivent dans le cadre du Plan Comores Émergents (PCE) et la plupart des dettes sont concessionnelles. Par exemple, la construction et l’équipement du nouvel Hôpital El Maarouf coûtent 48 milliards de Fc (96 millions d’euros), tandis que les évacuations sanitaires coûtent aux familles comoriennes environ 50 millions d’euros par an. D’où la nécessité pour les Comores de disposer d’un hôpital de référence pour limiter ces évacuations coûteuses.

Le gouvernement comorien adhère aux recommandations de nos partenaires, dont le FMI et la Banque Mondiale, pour rechercher des financements concessionnels afin de réduire notre vulnérabilité liée à la dette. Nous plaidons également pour l’annulation ou la renégociation de très anciennes dettes dont le remboursement des intérêts et du capital a déjà atteint ou dépassé le montant initial. Des discussions sont en cours avec ces partenaires en ce sens.

Le Service de Communication

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